Paris
26 au 27 octobre 2009
1ère conférence internationale
L’enjeu écologique de l’utilisation du chrome 6 dans le domaine des traitements de surface des alliages légers a conduit depuis près de dix ans à de nombreuses recherches en vue de son remplacement. Le but de la conférence organisée par l’A3TS, en collaboration avec le Pôle ASTECH, était de faire le point sur l’ensemble des nouveaux procédés et variantes de traitement qui sont apparus durant ces dernières années, afin d’orienter la réflexion et les développements futurs.
Près de 180 scientifiques, industriels, techniciens sont donc venus confronter, pendant deux jours, les 26 et 27 octobre, leurs expériences dans la très belle salle PONAN, à Paris. Le débat était passionné et intense et les tables rondes particulièrement animées. Compte tenu de l’intérêt suscité par cet événement, nous en donnons, ci-après, un large résumé réalisé par les principaux promoteurs de cette conférence : Alain Viola et Claude Brault. L’une des questions qui revenait dans les tables rondes était celle de l’avenir industriel des nombreux procédés qui s’avèrent viables techniquement. En particulier, quelle sera l’attitude des grands donneurs d’ordre : laisseront-ils foisonner un ensemble de procédés nouveaux ou en favoriseront-ils certains pour limiter les coûts de fabrication ?
Résumé de la première journée
- La première journée a débutée avec une introduction d’A. COUTROT précisant le rôle et les missions du pôle de compétitivité aéronautique Ile de France ASTECH, dont il est le président.
- Ensuite A. VIOLA, expert en matériaux et procédés du groupe SAFRAN, a rappelé l’action de notre association, l’A3TS, en termes d’information, échanges et formation. Puis J.S. SAFRANY, en charge des traitements de surface au centre de recherches d’ALCAN à Voreppe, a expliqué la nécessité des traitements de surface sur alliages d’aluminium et a indiqué toute l’importance de la notion de “zone perturbée” pour la compréhension du décapage.
- J. PAGETTI a présenté une synthèse, réalisée par M.P. GIGANDET et V. MOUTARLIER de l’UTINAM Université de Besançon, sur le rôle du chrome hexavalent dans la protection contre la corrosion de l’aluminium et la difficulté de son remplacement.
- Puis, S. ABDESSAALAM, du CETIM de Senlis, a fait un exposé sur les contraintes apportées par REACH, suivi par une conférence de M. CORNESSE, du GIFAS, concernant la même problématique mise en oeuvre dans les secteurs aéronautique, spatial et défense. Ces exposés ont donné lieu à un échange très nourri avec les participants, lors de la table ronde consacrée à ces exposés préliminaires.
- E. CHAMPAGNE, de SOCOMORE Vannes, a présenté la solution de sa société pour remplacer le décapage sulfochromique, le décapage sulfo-nitro-ferrique. P. SAVIGNE, AEROLIA, a fait un point sur trois années d’expérience du procédé TSA sur le site de Saint Nazaire qui a suscité de nombreuses questions.
- A. VIOLA a présenté une synthèse sur l’utilisation du procédé d’anodisation sulfo-borique largement utilisé par BOEING depuis maintenant 15 ans et dont le brevet tombera dans le domaine public en 2010.
- L. HOEN-VELTEROP du NLR a présenté une comparaison des propriétés des films anodiques obtenus en milieu phosphosulfurique et chromique, suscitant là encore un vif intérêt lors de la table ronde anodisation, de même que A. DEACON JUHL, ALUCONSULT, qui a réalisé un exposé sur l’apport des courants alternatifs, en particulier en terme d’économie d’énergie.
- C. METRAL, du groupe SAFRAN, a ensuite démontré que l’anodisation sulfurique en terme de propriétés physico-chimiques avait encore de beaux jours devant elle, suscitant là encore de nombreuses questions et réflexions des participants lors de la table ronde consacrée à l’anodisation.
- R. BADER, de BODYCOTE, a développé la problématique du traitement de moteurs marins Mercury qui a abouti à développer un procédé de traitement par anaphorèse.
- G.W. CRITCHLOW, de l’Université de Loughborough, a exposé les travaux menés sur l’utilisation de courants alternatifs et continus avec un électrolyte à base d’acide sulfurique et phosphorique qui permettrait d’obtenir un dépôt apte à la tenue à la corrosion et à l’adhérence peinture.
- P. BENABEN, Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint Etienne, a ensuite expliqué le principe de réalisation des couches nano-structurées et leurs principales applications.
- N. PEBERE, du CIRIMAT Toulouse, a présenté les résultats de travaux menés conjointement avec le centre de recherches EADSIW à Suresnes, tendant à démontrer que la présence d’acide tartrique dans un bain d’anodisation sulfurique favorise la tenue à la corrosion obtenue lors de la phase suivante de colmatage.
- Enfin, J.L. VERMEULEN de la société SGI, a fait un tableau complet de l’intérêt des ions molybdates dans un bain d’anodisation sulfurique et dans un bain de colmatage démontrant que cette dernière possibilité était la plus performante.
Une dernière table ronde a été à nouveau l’occasion d’échanges qui se sont poursuivis durant le cocktail, puis lors d’un dîner improvisé, pour une partie des congressistes.
Résumé de la deuxième journée
- La seconde journée, le 27 octobre a débuté par un exposé de L. THIERY, de COVENTYA-France sur les conversions chimiques sans chrome 6+ sur aluminium. Ce thème a été complèté par une présentation de M. JULVEZ de HENKEL qui a traité des conversions sans Chrome 6 applicables aux alliages d’aluminium et notamment de solutions permettant de répondre aux problématiques d’adhérence avant peinture, de protection anticorrosion de pièces non peintes, de conductivité électriques et de réparation.
- P. DUHAMEL de THALES-France et G. CHOLVY de NEXTER Systems-France ont insisté sur les spécificités militaires pour le remplacement de l’Alodine 1200 et dressé le cahier des charges des produits de substitution et insisté sur les résultats obtenus avec les produits aujourd’hui commercialisés.
- S. MIERZEJEWSKI de CHEMETALL (Allemagne), a fait un bilan des recherches réalisées pour le remplacement de la chromatation Cr6+ utilisée pour la protection des surfaces non peintes. Les solutions à base de Cr3+ ont été optimisées et leur mise en œuvre est, dans certains cas, complétée par des post-traitements qui donnent des résultats prometteurs.
- Une session a été ensuite consacrée au traitement de surface sur magnésium et ses alliages.
- S. PETTIER d’EUROCOPTER a présenté une solution sans chrome 6+ pour la protection des pièces en alliage de Magnésium : l’anodisation HAE. Elle est mise en oeuvre depuis plusieurs années sur le site de Marignane.
- A. DUTARTRE et P. GRANGIER (SAGEM- Groupe Safran) ont fait état d’une recherche démarrée en 2006 et qui a conduit récemment à la mise en place sur le site de Montluçon d’une ligne de cataphorèse dédiée aux pièces en alliage de Magnésium en respect des contraintes environnementales.
- E. ROCCA de l’institut J. LAMOUR (Nancy) a indiqué les possibilités et les potentialités de l’anodisation du Magnésium par plasma électrolytique à faible tension. Il a présenté les résultats obtenus dans le cadre d’un projet européen.
- Le Professeur KURZE d’AIMT-Allemagne a présenté un panorama des procédés applicables aux alliages de magnésium et notamment des différents traitements de conversion, en soulignant leurs avantages et inconvénients (Magpass et Magoxyd). De nombreux exemples d’application ont illustré cette présentation.
- H. ARDELEAN, de l’UMRS-ENSCP a indiqué les progrès récents réalisés dans le domaine de la conversion chimique et de l’anodisation obtenus grâce à l’utilisation de composés stables en milieu neutre et acide, tels que des oxydes de Ce, Zr, Nb.
- Pour clore cette session sur les traitements du Magnésium, O. OSTROVSKY D’AMT (Israel) / CHEMETALL Allemagne a réalisé un état, illustré d’exemples d’applications, de nouvelles technologies de traitement compatibles avec les contraintes écologiques et proposées par sa société : traitement au silane, anodisations Plasma Gel, anodisations et revêtements composites.
- Th. STOLTENHOFF de PRAXAIR SURFACE TECHNOLOGIES-Allemagne a développé le cas des dépôts LOXPlate ou Cold SPray qui sont utilisés pour le traitement de pièces aéronautiques soumises à de hauts niveaux de sollicitations dynamiques.
- P. MICHELIN de DASSAULT AVIATION – France, a conduit quant à lui une réflexion sur le référentiel de peinture sans chrome utilisé dans son entreprise.
- E. RUMEAU de MAPAREO a exposé la vision de sa société sur les solutions alternatives au Cr6+ dans la formulation de peinture et présenté les dernières innovations qui se mettent en place actuellement au niveau industriel.
- D. BUSARDO de QUERTECH a présenté deux procédés de traitement de surface par implantation ionique permettant d’améliorer les propriétés d’anticorrosion et de dureté du Titane et de l’acier inoxydable.
- Enfin, dans la session Sol-Gels : J.P. BONINO du CIRIMAT France a présenté les revêtements Sol-Gels utilisés pour la protection des métaux et notamment exposés les résultats obtenus dans le cadre du projet Sol Green.
- P. MICHELIN de DASSAULT AVIATION a fait part de l’expérience Dassault aux USA dans l’utilisation du PREKOTE comme traitement de surface avant peinture des Falcons mis en peinture après traversée de l’atlantique.
- G.WAGNER de NTC-Allemagne a indiqué les applications potentielles de nouveaux traitements de type Sol-Gels et destinées au traitement de l’aluminium.
- T. BOUDER de SOCOMORE a fait un point des utilisations des Sol-Gels dans l’aéronautiques et des gammes commercialisées.