2017: REACH DATE LIMITE :
MATURITÉ DES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION
200 PARTICIPANTS !
Organisée par l’A3TS et le pôle ASTECH, en partenariat avec le GIFAS, l’édition 2015 de la quatrième conférence internationale sur le traitement des alliages légers avait pour but de faire le point sur le remplacement du Cr6+, alors que la date butoir de septembre 2017 approche.
L’audience a été à la hauteur des trois précédentes éditions, avec plus de 200 participants réunis les 12 et 13 novembre dernier au musée de l’Air et de l’Espace au Bourget.
La manifestation a été introduite par Frédéric RAULIN, vice-président de l’A3TS. Denis THERY, délégué général de l’UITS a ensuite rappelé les enjeux pour la profession des traitements de surface.
Les lignes qui suivent résument très brièvement, trop brièvement, les conférences présentées.
Jeudi 12 novembre
Fabrice FREITAG, CETIM Nantes a présenté la synthèse d’une étude réalisée par le CETIM sur la position des formulateurs concernant la mise en application de la réglementation REACH et la stratégie de ces sociétés sur les procédés de substitution..
Didier AUTHIER, BNAE, a ensuite exposé les travaux de cet organisme en matière de normalisation au niveau français, européens ou mondial.
Pascal FROU a présenté la vision de SAFRAN sur l’influence de REACH dans la stratégie de sa société et en particulier sur « le levier de compétitivité» que représente cette réglementation. REACh crée un changement en profondeur dans l’industrie quant au management des produits chimiques dont la gestion est à intégrer dans une analyse stratégique qui crée les conditions d’un fonctionnement stable et décloisonné entre les métiers et les acteurs de la chaîne de valeur
Natalie LE POTTIER et P.S. BENATI, AIRBUS HELICOPTERS, ont fait un point sur le management des substitutions dues à REACH en présentant les options en présence, ainsi que le planning prévu.
Keith LEGG, ROWAN TECNOLOGY GROUP, a brossé un tableau général de la situation aux USA concernant le remplacement du cadmium et du chrome hexa valent. L’anodisation sulfurique, conventionnelle et couche mince, semble avoir largement remplacés l’anodisation chromique, l’imprégnation de type TCP a quant à elle remplacée le colmatage bichromate.
Stéphanie BARBREL, DASSAULT AVIATION, a fait un point sur la stratégie de remplacement des procédés visés par REACH. A noter, concernant l’anodisation chromique, le choix de l’anodisation sulfurique avec ou sans colmatage par imprégnation. La conversion chromique serait remplacée par une conversion base Cr3+.
Gilles CHOLVY, NEXTER, a axé sa présentation sur le traitement des pièces en alliages légers devant assurer une conductivité électrique, ce qui représente environ 95% de la production. La substitution de la chromatation n’est pas assurée, en termes de performance et de reproductibilité pour tous les alliages utilisés. De plus, à ce jour, il n’y a pas de consensus sur le procédé de remplacement au niveau de l’industrie aéronautique et spatiale. De ce fait, NEXTER s’est dirigé vers une demande d’autorisation auprès de l’ECHA, liée à une recherche de solution alternative.
Antoine DROUOT, MBDA, a présenté, entre autre, des résultats d’étude sur les procédés de remplacement de l’OAC, TSA et OAS couche mince avec double colmatage. Ces résultats sont très encourageants sans atteindre le haut niveau de performance de l’OAC sur 2024 T3. Concernant les fixations en acier, le remplacement du cadmium chromaté par du zinc-nickel avec conversion Cr3+ est très avancée.
JOFFREY TARDELLI, IRT M2P, a développé les résultats d’une étude réalisée à l’institut concernant les conversions chimiques Cr / Zr, en substitution aux conversions chromatées. Il a pu être démontré que la résistance à la corrosion obtenue avec le procédé de référence, chromatation alodine 1200, est variable d’un alliage à l’autre et très dispersée. La conversion Cr / Zr testée, Lanthane 613.3 + post dip 600 semble donner des résultats supérieurs. D’autre part, l’étude a mis en évidence le rôle négatif du décapage chimique préalable. La préparation de surface nécessite une optimisation.
Vendredi 13 novembre
Emilie CHAMPAGNE, SOCOMORE, a présenté un système développé par MECAPROTEC et commercialisé par SOCOMORE, consistant en deux bains successifs pouvant intervenir soit sur métal nu, en tant que conversion chimique Cr / Zr, soit après anodisation sulfurique couche mince, en tant que « colmatage ». Les résultats, en termes de résistance à la corrosion, sont à un niveau élevé. A noter cependant, la présence de Cr6+, à l’état de traces, dans le bain et son rinçage.
L. LEVASSEUR, INVENTEC a fait un état des solutions proposées par sa société en matière de nettoyage des surfaces par voie lessivielle.
REMI VIROULAUD, Chimie Paris Tech-CNRS, s’est intéressé à l’influence de la préparation de surface avant conversion Cr / Zr sur aluminium pur et sur alliages de la série 2000.
CELINE GAZEAU, MECAPROTEC, a présenté la démarche de la société qui s’est orientée vers la mise au point de procédés de substitution, sans Cr6+, plutôt que vers une demande d’autorisation. De plus cette démarche a privilégiée les évolutions de procédés et non pas les ruptures technologiques. Concernant les alliages d’aluminium, cette démarche a conduit à une gamme comprenant un décapage de type SNF, une anodisation sulfurique mince et une imprégnation Cr3+ TCS suivie d’un post traitement PACS, ces deux dernières étapes pour les pièces non peintes. Appliquées séparément, ces dernières peuvent être utilisées comme conversion chimique.
ISABELLE ECOTIERE, SUR TEC France, a développé un schéma de formation d’une couche de conversion chimique basée sur le Cr3+, le SUR TEC 650 TCP. Pour ce faire, plusieurs méthodes d’investigation ont été utilisées pendant la croissance de la couche : suivi du potentiel électrochimique, SEM, EDX et XPS. Ces méthodes semblent démontrer la formation d’oxydes de chrome et de zirconium mélangés ainsi que de l’oxyde de zirconium en ilots avec apparition progressive de micro fissures allant en s’élargissant. A noter, au démarrage, des réactions le dépôt de Cr à l’état métal.
CHABAUD, HENKEL, a présenté les développements réalisés par sa société sur les technologies à base de Cr3+, en particulier la BONDERITE M-NT 65 000, qui vient en remplacement de l’alodine 1200 qui est une chromatation. La BONDERITE est constituée de Cr3+ et de Zr4+. Il est fait état d’essais réalisés par des clients montrant de bons résultats en termes de résistance à la corrosion, supérieurs à 168 heures d’exposition au BS neutre et conductibilité électrique.
BRICE SOTTIL, COVENTYA, a fait état du développement du LANTHANE 613.3 comme procédé de colmatage après anodisation et comme procédé de conversion chimique. Ce produit est basé sur le Cr3+. Les résultats obtenus en matière de résistance à la corrosion sont très dépendants de la composition de l’alliage traité, de 96 heures de BS (2024) à 500 heures. Dans le but d’améliorer ces performances, il a pu être démontré la nécessité d’une préparation de surface optimisée, avec une très faible dissolution de l’alliage, l’intérêt d’ajouter un inhibiteur de corrosion dans le bain de conversion et éventuellement la possibilité d’ajouter un post traitement.
JOHN SUTER, PPG AEROSPACE, a présenté une évaluation et une caractérisation des conversions chimiques à base de terres rares. Il a été précisé que le cérium est l’élément le plus utilisé pour les formulations de prétraitement alors que le praséodyme est très utilisé dans la formulation des primaires. Dans ce cadre, PPG a développé une conversion chimique sans chrome, 6 ou 3, avec post traitement, ainsi qu’un primaire de peinture. Des qualifications ont été prononcées par NORTHROP GRUMMAN et LOCKHEED MARTIN. Il existe une version pulvérisable de la conversion chimique.
YVES MARCEL, PRODEM, a décrit le déploiement des procédés de substitution actuellement en cours dans sa société. L’exposé est parti ensuite d’une analyse AMDEC des premiers problèmes rencontrés dans ce déploiement pour mieux en cerner les causes et envisager les actions possibles.
OLIVIER BRUCELLE, UTC AEROSPACE SYSTEM, a centré sa présentation sur le remplacement de l’anodisation chromique. Actuellement, la solution retenue est la suivante (TRL 5) : dégraissage alcalin / décapage SNF / anodisation sulfurique mince / imprégnation TCS. / post traitement PACS. En parallèle, des traitements tels que TSA cycle normal et long et OAS cycle normal font l’objet d’évaluation, avec des TRL variables. Enfin, il est précisé que, compte tenu du planning, la technologie sol-gels ne peut être une réponse fiable à REACH, compte tenu du calendrier imposé.
DELPHINE CORDIER & LAURENT BERTOLOTTO, AIRBUS HELICOPTER, ont fait le point sur l’industrialisation du procédé d’anaphorèse à Marignane, qui doit permettre de remplacer les procédés alodine 1200 + primaire époxy. Ce procédé est également implanté, en sous traitance, par SGI et SPI AERO. Les résultats de cette expérience sont jugés satisfaisants, en particulier concernant les performances obtenues. Les limitations observées concernent le dessin des pièces (éviter les poches de rétention), la nécessité d’un promoteur d’adhérence dans le cas d’application de mastic, des défauts d’adhérence localisé ainsi qu’une certaine sensibilité à la chaleur et à l’humidité.